Cabane,Oil on canvas, 114x162cm, 2019


ENTRE TEMPS
Le travail que j’ai développé entre 2014 et 2017 dans la série Tired ghost, m’a permis d’aborder la question de la mémoire et de son omni présence, rendant aux souvenirs et plus largement à ce qui a disparu, un droit d’exister et d’avoir une vie autonome, en perpétuelle évolution.
Ce regard que je portais sur le passé dans son rapport au présent m’a finalement emmené de façon naturelle à un questionnement sur le temps et sur l’empreinte que l’on peut laisser.

La temporalité s’est donc ouverte avec comme moyen de déplacement, le paysage, qui à mes yeux, possède justement ce côté intemporel, immuable. Cette nature qui sera et a toujours été ; à la fois hier, aujourd’hui et demain.

Des paysages donc, à la fois polaroids d’un temps infinis comme d’un instant ralenti, presque à l’arrêt. Des paysages comme un espace qui devient l’interlocuteur et le confident silencieux, afin de mieux questionner ce que nous sommes, qui nous sommes, et ce que nous serons ? Des paysages où la traversée d’une rivière est comme celle d’une vie entière. Des paysages où l’on aperçoit dans l’étendue que l’on croyait déserte, une subtile et fugace apparition. Des paysages à franchir, des reflets comme des vertiges de temps réunis, des visions et des coups de torchon qui effacent, un matin, une nuit, un jour, une année, mille ans ou une petite fraction de seconde.
Une forme d’attente calme et contemplative où la figure fait corps avec la nature enveloppante, où celui qui regarde devient à son tour réceptacle de sa propre existence et de la place qui est sienne au milieu du monde.
Une petite place, une petite et discrète présence, fragile dans son existence, qui pourrait tomber dans l’oubli, passer inaperçue, et qui peut être, trouvera le regard de l’autre pour naitre ou renaitre.


ENTRE TEMPS (BETWEEN TIMES)
The work I developed between 2014 and 2017 in the series Tired Ghost, allowed me to address the issue of memory and its omni presence, making memories and more widely what has disappeared, a right to to exist and to have an autonomous life, in perpetual evolution.
This look I had on the past in his relationship to the present finally led me naturally to a questioning on time and the imprint that can be left.

The temporality was thus opened with the means of displacement, the landscape, which in my eyes, has precisely this timeless, immutable side. This nature which will be and has always been; both yesterday, today and tomorrow.

So landscapes, both polaroids of an infinite time as a moment slowed, almost at a standstill. Landscapes as a space that becomes the interlocutor and silent confidant, to better question what we are, who we are, and what we will be? Landscapes where the crossing of a river is like that of a whole life. Landscapes where one sees in the extent that one thought to be deserted, a subtle and fleeting apparition. Landscapes to cross, reflections like vertiges of time together, visions and blows of towel that erase, a morning, a night, a day, a year, a thousand years or a small fraction of a second.
A form of calm and contemplative waiting where the figure is one with the enveloping nature, where the one who looks in turn becomes a receptacle of his own existence and of the place which is his in the middle of the world.
A small place, a small and discreet presence, fragile in its existence, which could fall into oblivion, go unnoticed, and who can be, will find the other's eyes to be born or reborn.
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